Une autre pédagogie est possible ou souhaitable ?

pédagogie
pédagogie

La pédagogie, voire l’éducation s’inspirent d’une longue tradition de penseurs et de pédagogues depuis les humanistes de la Renaissance qui déjà estimaient que « l’enfant n’est pas un vase qu’on remplit mais un feu qu’on allume ». On trouvera chez ceux-ci des références à Rabelais et son abbaye de Thélème, à Montaigne, à Comenius. Elles furent aussi influencées par les théories de Rousseau, dans son Émile ou De l’éducation, théories et mises en pratique par Pestalozzi au début du XIXe siècle. De nos jours encore de “nouvelles” méthodes foisonnent

Pour préparer la rentrée quelle pédagogie “active” choisir ?

La pédagogie active désigne un ensemble de méthodes pédagogiques qui ont toutes en commun la volonté de rendre l’élève acteur de ses apprentissages. Elles ont été formalisées tout au long du XXe siècle.

Pédagogie ouverte
Pédagogie ouverte

1) La classe #inversée :

La classe inversée (ou « renversée », en anglais : « flipped classroom ») est une approche pédagogique qui inverse la nature des activités d’apprentissage en classe et à la maison, et inverse aussi les rôles enseignants-élèves. Dans la classe inversée ce sont les élèves qui effectuent des recherches pour construire eux même le cours. Le professeur ne servant que de modérateur, ou de guide pour aller à la pèche des bonnes informations, ce n’est plus lui seul qui détient la solution.

Pour comprendre ce succès de cette « pédagogie active » et voir en pratique, les résultats, comparons la journée type d’un élève sous le modèle traditionnel et sous le modèle inversé.

La classe inversée
principe de classe inversée

Autrement dit, les élèves doivent impérativement étudier leurs cours chez eux, pour que les activités en classe deviennent plus concrètes pour eux. Durant les heures d’ « apprentissages », ces derniers ne feront que des exercices d’applications et de découvertes. Ce n’est plus l’enseignant qui apporte des connaissances d’un nouveau chapitre, mais il aidera l’élève pour la compréhension des notions importantes et aura plus de temps pour suivre l’élève au cas par cas. L’enseignant jouera donc le rôle de guide dans l’apprentissage des élèves qui collectivement devront établir à l’enseignant un rapport sur le sujet traité.

Le « professeur » émettra ensuite une analyse des points forts et ceux à améliorer du « cours » établi par les élèves eux mêmes. En complément à cette « formation » s’ajoute un réel apprentissage des recherches sur le Web (Google, Wikipédia) qui de nos jours et plus à l’avenir, deviendront primordial sur des sujets divers et variés.

Les élèves reçoivent à la place de cours, ils reçoivent des ressources en ligne (en général des vidéos) qu’ils vont pouvoir regarder chez eux à la place des devoirs, et des adresses URL de contenus à consulter. Ce qui était auparavant fait à la maison est désormais fait en classe, d’où l’idée de classe “inversée”.

On peut aussi désigner des petits groupes qui étudieront une partie du sujet pour le présenter dans un premier temps au reste de la classe et …à l’enseignant-animateur qui pourra réorienter les recherches d’info. Via par exemple un « mur des tâches » affiché dans la classe.

Les premières expériences ont été conduites par Eric Mazur dès les années 1990. Celui qui a le plus contribué à la diffusion de cette méthode est le professeur et pédagogue allemand Falko Peschel.

Les retours des premières expériences sont unanimes :

  • motivation en hausse ;
  • développement de l’autonomie des élèves et de l’esprit de groupe ;
  • valorisation de l’élève…et de l’image de l’enseignant et éventuellement des parents ;
  • ambiance plus agréable, plus appliquée ;
  • apprentissage simultané sur l’expression orale ;
  • meilleurs résultats scolaires.

Mais, cela demande beaucoup plus de temps de préparation en particulier et en travail personnel (« à la maison »). Mais c’est un choix de réussite pédagogique.

Les résultats d’observations étant très fluctuants en fonction des catégories sociales des élèves, de leurs niveaux scolaires initiaux et des disciplines enseignées. Certaines études relativisent l’impact et les bénéfices de l’inversion du cours, qui seraient en réalité le fruit de la pédagogie active qui accompagne la classe inversée.

2) La méthode #Montessori

La méthode Montessori, créée en 1907 par Maria Montessori repose sur l’éducation sensorielle et kinesthésique de l’enfant. Elle ne se limite pas uniquement à la pédagogie. C’est une philosophie de l’éducation qu’on peut mettre en œuvre chez soi, dès la naissance de son enfant, pour en faire un être autonome et responsable. 

Dés ses 6 mois, l’enfant dort sur un matelas à même le sol, bordé de tapis épais. Ainsi, lorsqu’il s’éveille, il peut rester au lit ou en sortir plus tard pour accéder à des jouets rangés dans des paniers, sur des étagères basses (à sa hauteur).

Il faut adapter :

  • son environnement, à sa taille (chambre, cuisine, salle de bains, tapis de jeux…)
  • l’agencement à ses propres possibilités d’utilisation.
  • un « environnement préparé » sera évolutif. 

Dès sa naissance, un bébé Montessori passe beaucoup de temps par terre, pieds nus sur un tapis d’éveil. Le long de son tapis aux textures et coloris variés, on accroche un large miroir au mur, au niveau du sol : bébé peut se voir, et observer les émotions qui traversent son visage.

Éducation "Montessori
Pédagogie Montessori-

Pour le jeune, jouer, c’est une affaire très sérieuse, et imiter les grands, surtout entre 1 et 3 ans, un vrai plaisir ! Quoi de plus motivant que d’apprendre à laver, découper, tartiner, lacer, boutonner ? La méthode Montessori propose toutes ces activités, et bien d’autres encore, sous forme de plateaux dédiés qui contiennent le matériel nécessaire à une activité précise.

Une classe « Montessori »

Elle sera organisée en plusieurs aires dont chacune est consacrée à un apprentissage spécifique : (activités sensorielles, langage, mathématiques, sciences, musique, vie pratique…). Les objets (épurés) y seront placés de manière bien accessible, pour permettre aux enfants de les manipuler mais aussi de les ranger facilement.

pédagogie Montessori
une-classe-montessori

Inconvéniants (selon certains) de la pédagogie montessorienne

  • les écoles montessoriennes, demeurent très  permissives, elles négligent les principes de l’éducation mis en place par les autorités.
  • Elles laissent aux enfants l’entière liberté de choisir leurs activités et au moment ou ils le souhaitent.
  • le retour dans un cursus scolaire normal est parfois un peu difficile pour certains enfants.
  • en raison de son coût en France (minimum 5000 € par an), elle est donc réservée à une certaine catégorie de revenus ;
  • Il n’existe pas d’évaluation ou de classement dans les écoles primaires montessoriennes.

3) La pédagogie #Freinet

Avec la pédagogie Frenet, l’élève apprend grâce à l’expérimentation et non par la reproduction de ce qu’on souhaite lui inculquer. Cette méthode porte une attention particulière au rythme d’apprentissage de chaque élève. L’enseignant fixe avec la classe une feuille de route collective pour la semaine, ensuite chaque élève définit les tâches et activités qu’il accomplira individuellement, en fonction de ses capacités et de ses objectifs.

L’élève n’est pas dans la rivalité, mais dans l’entraide. Et pour celui qui aide, c’est une façon aussi de valider ses apprentissages et de valoriser les connaissances.

Il n’y a pas de cours magistraux.Des travaux de groupes favorisent :

  • le développement des dialogues ;
  • leur capacité de s’auto-organiser ;
  • le sens du respect et de la solidarité ;
  • l’autonomie et la responsabilisation des élèves ;
  • la régulation d’éventuels conflits internes;
  • la mise en place de projets collectifs ;

Avec la pédagogie Freinet, la classe est généralement découpée en 4 aires :

Pédagogie Freinet
Pédagogie Freinet
  • Une aire de travail coopératif qui accueille les projets de groupes ; 
  • Un espace de recherche d’information. Équipé d’ordinateurs, des brochures documentaires, des fiches auto-correctrices d’autres sources diverses de documentations ;
  • Une bibliothèque qui rassemble des romans, albums, contes, selon l’âge des élèves.
  • Un lien de réunion ou les élèves sont placés les uns face aux autres, et qui permet aux élèves de se réunir ensemble pour débattre

4) les “nouvelles” classes numérisées

Arrivées en fanfare dans les années 2000, ces nouvelles classes “à roulettes” (modularité du mobilier et de hautes technologie) devaient révolutionner la pédagogie des années à venir avec :

  • le fameux tableau blanc interactif. (bienvenu à cette fenêtre sur le monde et à sa connexion sur internet;
  • le mur inscriptible devant libérer le potentiel créatif et l’imagination
  • l’organisation en îlots rendant possible un apprentissage en mode projets ;
  • l’imprimante 3D
  • un établi et du polystyrène pour réaliser des maquettes…
Pédagogie numérique
Pédagogie numérique

Ces salles du futur seront interconnectées comme des neurones (campus interconnectés) réparties partout dans le monde avec une ambition de construire et répertorier de nouveaux savoirs inter culturels et interdisciplinaires. Cette mise en réseau des salles passera probablement par une démultiplication de visioconférences ou de grands voyages scolaires qui seront autant de prétextes à la rencontre de réseaux autour de sujets qui concernent toute la planète.

Aujourd’hui ces salles numériques, hyper connectées demeurent encore des exceptions rares.

D’autres méthodes de pédagogie:

5) L’échec productif (Productive failure) :

Les élèves sont confrontés à un problème complexe sans avoir reçu de formation spécifique à ce type de situation. Après qu’ils aient proposé une solution, ils reçoivent une formation directement liée au sujet. 

6) Le design thinking

Le« design thinking » est une méthode originale de résolution de problèmes (en général plutôt techniques) mettant en place des processus créatifs prenant en compte la notion d’expérience utilisateur. Les apprenants doivent résoudre des problèmes techniques, mais ils doivent aussi comprendre comment les utilisateurs perçoivent l’utilisation de la solution.

7) Apprendre à travers Des jeux vidéo

« Learning through video games »

Apprendre en utilisant des méthodes tirées des jeux vidéo : Niveaux à passer, challenges, système de points ou de récompenses… dans un esprit ludique) ou bien apprendre quelque chose pendant qu’on joue à un jeu vidéo (jeux vidéo éducatifs, ou jeux sérieux). Si le jeu vidéo est bien fait, il peut rendre l’apprentissage amusant, interactif et motivant.

8) Le “translanguaging”

Le « Translanguaging » n’est pas la simple traduction de ressources d’une langue à une autre. Il s’agit en fait d’enrichir l’apprentissage par l’utilisation de plusieurs langues voire par plusieurs autres façons de communiquer (par geste, par langage corporel, par mimiques, par dessin, par médias interposés…). C’est aussi, donner aux élèves les clés d’un savoir linguistique qui leur permettra de se mouvoir aisément entre les différentes langues,

9) Apprendre par les médias sociaux 

« Learning through social media »

Facebook, Twitter, Google+, LinkedIn, Instagram, Slack, les réseaux sociaux sont de plus en plus utilisés, par tous. À travers ces usages un apprentissage est possible qui n’est pas simplement l’apprentissage de l’outil ! En s’appuyant sur leurs fonctions de communication, de partage, de collaboration, de créativité et d’archivage, des activités pédagogiques nouvelles peuvent être envisagées, profondément ancrées dans les habitudes sociales des élèves.

10) la Méthode “42” :

42 est la première formation en informatique entièrement gratuite, ouverte à toutes et à tous sans condition de diplôme et accessible dès 18 ans. Sa pédagogie est basée sur le peer-to-peer learning : un fonctionnement participatif, sans cours, sans professeur

Conclusion

L’inventaire (ci-dessus) de toutes ces pédagogies n’a pour but que de les situer et de pouvoir en faire un mixe personnel, pour mettre au point sa propre façon d’enseigner.

Elles ont comme points communs : à savoir se centrer sur l’élève et de faire avec lui des échanges d’expériences émotionnelles. 

« Réunis les charbons brûlent, séparés ils s’éteignent »

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