Les commerçants sont la base des échanges entre les hommes. Ils ont façonné notre humanité vers un monde offrant plus de confort, et surtout une civilisation plus en harmonie et plus en paix.
« Ne faites plus la guerre, faites du commerce »
Consommer (acheter) rend heureux ! Le moment de l’achat est généralement assez excitant, au début vous serez heureux de profiter de votre nouvel achat.
Selon Jacques Delors :
“la société de consommation a privilégié l’avoir à l’être”
La grande majorité de la population ne semble pas disposer à tourner la page de l’hyperconsommation (malgré les mises en garde de certains). Elle aspire simplement à « consommer autrement », à « consommer mieux ».
Elle envoie ainsi un message important aux « vendeurs » : l’urgence de s’atteler à la construction d’un modèle de consommation qui ne vise pas seulement à écouler des marchandises, mais qui se soucie d’abord de contribuer au bien-être de chacun.

Les commerçants nous procurent :
- la satisfaction de nos besoins essentiels (alimentaires… ) ;
- le plaisir de s’acheter un nouveau produit/équipement ;
- l’enrichissement de notre statut social (voiture, maison, vêtements…). “Si je suis capable de m’offrir un objet luxueux ou très en vogue, c’est certainement parce que j’ai moi même une grand valeur au yeux des autres” ;
- le confort dans notre vie quotidienne et rendre notre vie plus agréable (petits « achats plaisirs », meubles, cuisine, électro ménager) ;
- le bonheur d’acheter (conso thérapie, oniomanie, addiction, cadeaux) ;
- acheter offre un effet relaxant, diminue les sentiments de frustration et nous détourne d’un quotidien pas toujours très rose ;
- Les commerçants nous proposent des innovations provoquant une excitation momentanée, ou simplement de remplacer un produit cassé ;
- ils suscitent en centre-ville de la vie, de l’animation et y renforcent la sécurité dans les rues;
- ils créent des emplois et ouvrent les portes de l’ascenseur social. Ils distribuent des richesses (salaires) ;
- un achat à deux (en couple) permet de rêver et de se fédérer autour d’une expérience commune ;
- faire du shopping peut étendre le sentiment de joie en satisfaisant un désir ; posséder des objets(qui nous promettent le bonheur et la plénitude) fait partie de la normalité de notre société.

Les petits commerçants
Ils agissent en leur nom et pour leur propre compte, donc : à leurs risques et périls. Ils offrent des services pour nous faciliter notre vie quotidienne, mais ils ont de plus en plus de mal à le faire face à la grande distribution qui dispose elle, (selon ce qu’on admet volontiers) de plus de moyens.
En fait, ne serait-ce pas plutôt une question de détermination ?
Les bons commerçants
Le commerce de « proximité » peut très bien lui aussi évoluer et devenir un vrai commerce de « commodité »
Les atouts des commerçants sont déjà :
- la confiance de la clientèle, pourvu qu’il y mette un peu d’empathie et de sourires ;
- la possibilité de considérer son client comme unique au sein d’une relation qui reste totalement humaine ;
- le partage d’expertises avec son client (recette de cuisine, truc de bricoleurs…), qu’une caissière de grande surface n’a pas le temps de faire ;
- la flexibilité de s’adapter rapidement aux besoins et aux envies de leur clientèle ;
- l’entraide et la solidarité (petites annonces locales).
Il reste pourtant encore à réaliser
1) pour les municipalités :

- favoriser un parking plus facile et gratuit (le temps de faire une course), mais aussi des transports pour accéder aisément au centre-ville. Faire rénover les façades, éventuellement créer une taxe sur les locaux vides ;
- envisager la piétonisation de certaines rues ;
- mettre en place un moratoire temporaire sur les projets de création et d’extension de grandes surfaces commerciales périphériques;
- dynamiser l’attractivité des centres villes : les logements sont rares et souvent très chers, (fiscalité plus légère), y faire venir des grandes marques locomotives, augmenter les surfaces de vente en regroupant des locaux mitoyens disponibles,
- diversifier l’offre commerciale ;
- diminuer les taxes locales ;
- proposer des transports en commun GRATUITS vers le centre-ville (à l’exemple de Dunkerque) ;
- mettre en place un moratoire d’un an sur les projets de création et d’extension de grandes surfaces commerciales.
2) Les commerçants de quartier
Ils sont réellement des COMMERÇANTS-RESPONSABLES qui continuent à assurer un lien très fort entre leurs clients et le distributeur (conseils, retour d’un mauvais produit, entraide et solidarité…).
Ils leur faut eux aussi, s’adapter aux nouvelles attentes de leurs clients
- mettre en place une possibilité de livraison à domicile (éventuellement payante) ;
- se regrouper avec des commerçants voisins pour organiser ensemble des événements locaux ou encore pour faire leurs achats ;
- mutualiser certains services comme une véritable marketplace locale;
- trouver le nom d’une entité commune (“les commerçants du grand quartier X”) ;
- nommer un manager responsable des actions de développement commercial pour tout le quartier (centre-ville) ;
- se digitaliser afin de pouvoir disposer des mêmes outils que les grands centres commerciaux ;
- transformer sa boutique en un lieu attractif et plaisant (dynamiser l’ambiance)
Recommandation :
Quand un commerçant vous a fait plaisir, n’hésitez pas en retour de le lui dire, voire de le remercier, ne serait-ce que pour l’encourager à continuer de nous rendre heureux. Sa motivation n’étant pas toujours que financière.
Acheter vous rend-il heureux ? J’ai posé cette question sur les réseaux sociaux, voici des extraits d’un dialogue avec Annick :
– Souvent, on achète pour compenser… En outre, nous vivons dans une Sté de Consommation et si personne n’achetait, tout le monde se retrouverait au chômage… Donc, en effet, à moins de revenir au “bon troc” utopique, sauf à petite échelle, il nous faut acheter différemment, avec discernement… non plus par compensation… si possible (après analyse… ou autres thérapies…)
– Intéressant Annick, tu pourrais préciser stp ce concept de “compensation” ? Merci
– C’est très simple et très courant, on remplace un plaisir par un autre et, le plus rapide, c’est de s’offrir n’importe quoi nous faisant plaisir sur l’instant, et de recommencer jusqu’à s’endetter parfois…
-C’est donc un comportement qui se base sur la satisfaction et l’insatisfaction. Pour prolonger le sujet il faudrait traiter 2 autres problématiques. La première est d’ordre philosophie : la cause du bonheur peut-elle être matérielle ? La deuxième est aussi liée au marketing : puisqu’un client satisfait n’est pas pleinement heureux, ne devrait-on surtout chercher à aller plus loin par l’enchantement du client ? Car c’est en dépassant les attentes d’un client qu’on devance son insatisfaction chronique.
à suivre… (ici ou sur les réseaux sociaux)
Une raison du bonheur que procure un achat est la peur du manque, une sorte de matérialisme qui apparait comme une réponse à l’insécurité (ou l’incertitude), souvent issue d’une enfance difficile où l’argent et les biens pouvaient faire défaut.
Risque-t-on de devenir esclave de ce matérialisme ? C’est une bonne question que pourtant je ne me pose pas. Je suis très heureux et je souhaite simplement que cela se prolonge.
Bien d’autres choses m’enchantent aussi et si je peux partager avec d’autres cet enchantement, alors je suis encore plus heureux.