Les vitrines de mon adolescence
J’ai eu durant mon adolescence une relation particulière avec les vitrines des magasins.
Nous sommes au début des années 50, au sortir d’une grande frustration de consommation due aux pénuries de la guerre.
Je suis très introverti, sans amis, sans famille, sans argent de poche. Du fait de l’époque avec peu de possibilités d’activités sportives, peu de loisirs, sans télé, sans musique, sans Internet, sans téléphone !!! Une seule séance de cinéma « permanent ».
Pensionnaire, avec autorisation de sortie en ville, le dimanche, de 14h à 18 h heures…
Alors que faire « en sortie » dans Besançon (« vieille ville espagnole » comme disait Victor Hugo)? La « Grand-Rue » et ses vitrines, mais même dans les deux sens cela ne prenait que 10 minutes.
Aussi, je m’étais inventé un grand rêve (un délire déjà à l’époque j’avais un petit côté « Zoro est arrivééé ») :
J’avais sauvé la ville d’une grande catastrophe et en remerciement les commerçants m’avaient offert la possibilité de choisir gratuitement trois objets de leur vitrine. Et consciencieusement je m’arrêtais devant toutes les boutiques sans exception pour effectuer mon choix. J’avoue bien volontiers qu’à l’époque certaines devantures me faisaient plus rêver que d’autres (les vitrines de lingerie, plutôt que les merceries ou les quincailleries).
Cela me faisait rêver et m’occupait, à peu de frais, jusqu’à la rentrée au pensionnat à 18 h.
Aujourd’hui à quoi servent les vitrines ?
Aujourd’hui, qui prend le temps de s’arrêter devant une devanture de magasin ?
Quelques acheteurs indécis en mal d’idées. Pour la plupart, nous savons exactement ce que nous voulons acheter avant d’arriver à la boutique (Internet et mobile obligent). D’ailleurs, beaucoup de commerçants ne font plus tellement d’efforts pour décorer, renouveler leur vitrine (grandes chaînes exceptées qui elles, doivent respecter des process bien déterminés). Certains commerçants s’évertuent même à concevoir des vitrines sans aucun rapport avec leur commerce !
Aujourd’hui, les vitrines ne nous font plus rêver, elles ne nous étonnent plus, inondés d’images de publicité, nous connaissons tous les modèles possibles et imaginables. Et puis, avons-nous encore le temps de rêver ainsi ?
Nous ne parlerons pas ici des vitrines des grands magasins en période de Noël, c’est même une attraction pour les enfants…et les plus grands, ni pour l’accro des chaussures, devant la vitrine d’un grand chausseur, ainsi que pour l’élégante devant un bijoutier, ou encore le jeune cadre, un triste soir d’hiver, au sortir du bureau, devant la plage d’une agence de voyages. Cela existe et cela durera encore longtemps. Ces rêves nous enchanterons encore longtemps.
https://www.salutbyebye.com/vitrines-de-noel-2017-paris/
Nous ne parlerons pas non plus de #consothérapie : « Je dépense donc je suis ». Ni de ses prémices illustrées par les plaisirs du shopping, les commerçants sont de bons thérapeutes pour ce genre de symptômes, qui pourtant, ne se soignent pas complètement, mais qui s’en plaindra ?
Les vitrines peuvent encore nous faire rêver
Des vitrines interactives
Le premier enjeu d’un commerçant reste toujours la visibilité. Pour cela, cette communication passe inévitablement en premier lieu par sa devanture. L’espace existe toujours, la digitalisation pourrait nous offrir des devantures interactives qui accrochent le chaland (cela existe déjà).

Une vitrine interactive
L’objectif d’une devanture ou d’une vitrine interactive est de transformer celle-ci en un véritable outil de communication interactif. Afin de permettre aux passants de devenir des acteurs des animations produites numériquement sur la vitrine.
Plusieurs technologies existent déjà : le tactile, notamment, ainsi que la caméra de type « kinect » reproduisant sur l’écran-devanture, par exemple, les mouvements des passants ou des utilisations « en main » des produits proposés. Ces technologies permettent aussi de plonger le passant dans l’eau limpide d’un club de vacances ou encore de placer des meubles dans un certain environnement.
Quelques grandes chaines essaient d’attirer ainsi notre attention et de nous faire entrer dans leur univers onirique, valorisant ou luxueux à souhaits.
Comment rendre une vitrine attractive ?
« Dernièrement, j’ai utilisé des jouets typiques qu’utilisaient les enfants dans les années 60 pour animer une vitrine. Le but était de rappeler un souvenir d’enfance chez le consommateur et créer ainsi une certaine intimité avec la boutique », relate Soline d’Aboville.
« Pour les boutiques de mode, aussi bien le prêt-à-porter que la chaussure ou l’accessoire, il faut rester assez simple, le client ne va y accorder que 3 ou 4 secondes, donc attention à ne pas trop surcharger sinon il ne retiendra rien », avertit Patrice Liquard,
Claudine Blanckaert recommande de se « concentrer sur le centre de la vitrine. Le côté de la vitrine le client la regarde peu, et quand il la regarde de face c’est seulement 7 secondes d’attention »
« La vitrine n’est pour moi qu’une mise en bouche, une invitation à poursuivre l’aventure dans le magasin, et à partir de ce moment-là, c’est à l’équipe de vente de prendre le relais », témoigne David Le Gall