Les pompiers, les infirmières, les militaires et quelques autres commerçants s’expriment avec beaucoup de passion sur leur métier.
Qu’en est-il des #commerçants en général ?
Le pâtissier est fier de son chocolat ou de sa crème anglaise, mais l’est-il autant de sa fonction de vendre ses éclairs au chocolat ?

Cette épicière est visiblement fière d’être commerçante
Le pharmacien (d’ailleurs se considère-t-il comme un commerçant ?) de la valeur ajoutée de ses conseils, des informations qu’il dispense et de son rôle qu’il joue comme acteur de santé ? D’ailleurs avez-vous déjà entendu un pharmacien déclarer avec enthousiasme : « Je vends des médicaments » ?
Je n’ai pas l’impression que les gens soient particulièrement fiers de « faire du commerce » et pourtant quand on lit dans notre livre : The commerce : une histoire de l’humanité, tous les apports du commerce sur l’évolution de notre mode de vie, de notre civilisation éclairée, les commerçants peuvent être fiers et satisfaits de leur fonction dans notre société ne serait-ce que comme source de paix entre les nations.
Ils méritent donc bien de recevoir un prix Nobel de la paix
Une candidature que l’association COMMERÇANTS DU MONDE compte bien déposer et soutenir pour 2020 auprès du comité Nobel.
La notion de commerce est plutôt péjorative dans les expressions populaires : « une musique, un film commercial » comme si c’était le fruit d’une création mineure sans grande valeur artistique. Certains artistes nous précisent même : « j’ai fait parfois de l’alimentaire » ou « ce n’était qu’un succès commercial » pour justifier une prestation qui aurait moins marqué leur carrière, sans se demander si le public a aimé ou pas.
À vous de nous dire si vous êtes fier d’être commerçant et en quoi l’êtes-vous ?
Les commentaires sont ouverts.
Interview (publiée dans Le Monde) de Violaine M., 64 ans, commerçante à Orléans. Elle tient depuis 1998 un bazar extraordinaire, rempli d’objets inattendus et de vêtements fantaisie : les Trésors d’Aziyadé.
Qu’est-ce qui vous préoccupe ?
La mort du petit commerce. C’est fou ce qu’on paie par rapport à ce qu’ils nous donnent. Moi, ils m’annoncent 250 euros pour ma retraite. C’est misère ! Alors que j’ai cotisé hein ! Là, j’ai payé 418 euros le mois dernier.
Il me faut 3 500 euros de chiffre d’affaires pour couvrir toutes les factures, le loyer, le comptable, la TVA, les charges, quoi ! Avec ça je ne me sors que 400 euros tous les trois mois, alors je reste tout le temps dans mon magasin pour ne pas dépenser ailleurs. Et quand je vois que je ne m’en sors pas quand même, j’ouvre aussi le dimanche.
Une fois, je ne m’en sortais pas. Ça n’a pas duré longtemps… j’ai cru que j’allais me foutre en l’air. Ça a duré une seconde, mais je suis allée à ma boutique et ce sont les gens qui m’ont remonté le moral. Mais j’ai vu comment ça pouvait venir.
Quelle est la dernière chose qui vous a émue ?
Des gens gentils, des gens simples avec un sourire. Quelqu’un qui rentre et qui dit : « Ah là là, c’est joli ici. Rien que ça, ça te lève ! »
Quelle est la dernière chose qui vous a mise en colère ?
Les gens blasés, qui râlent tout le temps. Qui rentrent mais qui font la gueule. Ou pour qui ici, c’est pas assez bourgeois, et ils s’arrêteront jamais dans ma boutique parce que c’est trop fouillis et qu’il leur faudrait un truc propre avec des casiers.
Qu’est ce qui vous rend optimiste ?
Je suis optimiste parce que je connais la vie et je sais ce que je peux faire, que j’ai la santé, que je peux courir et y aller. J’ai perdu mon mari à 33 ans d’une leucémie, alors je sais ce que ça vaut de pouvoir avancer, croquer la vie, même clopin-clopant à 64 ans, on s’en fout, c’est super de pouvoir être là. Je ne veux pas faire la gueule.
Faites un vœu.
J’aimerais rencontrer l’amour et après, voyager.