Disparition en centre ville
La disparition des commerces dans les centres-ville est encore plus criante en ces jours de fête de la consommation. Sur ce site, on souhaite défendre et soutenir les commerçants.
Quand on circule dans un centre-ville d’une ville moyenne, on remarque qu’il y a beaucoup de magasins fermés ou à vendre. Ce sont rarement de beaux magasins avenants, mais plutôt des boutiques tristes à en mourir, non rénovées depuis 20 ans, sans enseigne, sans décoration extérieure.
Disparition : la faute à certains commerçants
- Les propriétaires sont souvent les mêmes personnes qui sont à la tête de l’Union de commerçants du Centre Ville et qui sont chargées de lutter contre l’extension des Centres commerciaux de périphérie.
- Les mêmes qui refusaient d’investir dans des actions d’animation qui auraient aussi pu servir à leurs collègues-concurrents du Centre Ville.
- Les mêmes qui votent les exclusions de la circulation automobile dans les rues, ou la construction de parkings gratuits, sous prétexte que ça pourrait faire venir n’importe qui en ville, les mêmes qui râlent quand on construit une ligne de tram ce qui les empêchera de garer leur propre voiture juste en face de leur magasin.
- Ce sont les mêmes commerçants qui refusent d’adhérer à un groupement, une enseigne d’indépendants, une franchise, parce qu’ils perdaient leur pouvoir de décision.
- Ces mêmes commerçants (qui ont su bien souvent investir dans une villa sur la Côte d’Azur pour leur retraite (méritée) devraient raisonner « attractivité globale » de leurs offres par rapport à leurs deux concurrents principaux: (Internet et les grands centres commerciaux).
Commentaires sur ces disparitions
« La France supporte les conséquences de son histoire, de ses villes construites autour d’un centre historique, un château, une église, qui ne vont pas dans le sens des consommateurs. Ces derniers ont besoin d’un accès simple, des équipements modernes type parking et des réseaux pour se connecter », explique Eric Plat, président de la Fédération du commerce associé (FCA) dans l’article des Echos de la Franchise “Redynamiser les centres-villes, une cause perdue ?”
Pourquoi les acheteurs préfèrent-ils faire 30 km de voiture, s’entasser dans un parking ou cliquer sur Amazon ?
Des solutions contre ces disparitions
Avec la digitalisation, l’embarras du choix peut se trouver partout. Tous les commerçants peuvent organiser des livraisons à domicile, proposer des services annexes, mais bien utiles.
Chaque boutique devrait pouvoir offrir par son ambiance et sa déco un environnement onirique, ludique, incitant à l’achat (de la « modernité »), avoir des vendeurs compétents, même en période d’affluence, et bien à l’écoute de leurs clients et non de vendre à tout prix les invendus de la décennie.
La stratégie globale commerciale des municipalités devrait prendre en compte :
- une offre commerciale suffisante et de qualité ;
- ne plus vouloir exclure les automobiles des centres-ville, fluidifier toutes circulations exceptionnelles de voitures, les accueillir avec des parkings gratuits (même temporaires), leur faciliter l’accès des commerces (par exemple en évitant les petits travaux urbains en période d’affluence ou les emplacements réservés aux administrations en dehors des horaires d’ouverture) ;
- favoriser l’implantation des transports en commun certes, mais sans entraves excessives aux voitures particulières ;
- ne pas penser seulement à taxer et réprimander les automobilistes ;
- favoriser l’implantation d’enseignes dynamiques, également dans les centres-ville ;
- prévoir de joyeuses animations, des promotions bien dynamisantes des rues commerçantes.
Et voici encore quelques idées :
- diminuer les loyers des commerces trop élevés (prévoir même des exonérations temporaires de loyer) ;
- augmenter les surfaces de magasins trop petits, en regroupant des boutiques contiguës ;
- envisager des financements avec l’aide de la mairie et la garantie de la Caisse des Dépôts.
- aménager les bâtiments (les logements au-dessus des boutiques sont souvent difficiles à mettre aux normes » ;
- prévoir un « guichet unique des autorisations » (documents d’urbanisme, architecte des bâtiments de France) et suppression des CDAC en centre-ville (commissions départementales d’aménagement commercial);
- créer une application locale centralisée sur les offres de toutes les boutiques du centre (heures d’ouvertures, promotions, événements commerciaux, etc.), voire l’emplacement des places de parking disponibles.
Tout un programme, certainement non exhaustive, qu’il vous appartient de compléter :

quelles sont vos solutions et réflexions pour enrayer la disparition des commerces dans les centres-ville ?
La disparition des commerces des centres-villes, ce n’est pas uniquement de savoir s’il est mieux que les acheteurs aillent faire leurs courses en ville plutôt que dans un centre commercial. C’est d’abord de savoir si une désertification des rues « commerçantes » ne risque pas de briser l’harmonie, la quiétude, la sécurité de ces rues du centre. Au moment ou se pose pour tous les citoyens des inquiétudes sur leur propre sécurité en ville, sans qu’aucun élu puisse prétendre apporter une réelle solution.
Une rue bien fréquentée, bien éclairée le soir, c’est commode certes, mais c’est aussi du plaisir, pouvoir flâner en paix (sous l’aimable « attention » des commerçants) demeure encore du bonheur de vivre ensemble…mais pour encore combien de temps?
Messieurs les élus « qu’on se le dise ».
Quelle est la différence ?
Il ne faut pas opposer commerce de proximité (centre-ville) et commerce de périphérie (centre commercial).
D’abord qu’elle est la vraie différence entre les deux ? On peut habiter à proximité d’une grande surface ou pouvoir stationner près de l’entrée. Est-ce plus « proche », plus pratique d’aller forcément à pied dans une boutique du centre et d’y risquer un PV de stationnement ?
Mais surtout, la démarche d’acheter est la même, on peut aussi bien aller dans un hyper, simplement pour acheter une baguette de pain, comme on peut aller chez l’épicier du coin de la rue et se faire livrer à domicile toutes ses courses de la semaine.
Ces deux commerces sont complémentaires et ils doivent très bien cohabiter auprès d’une même personne, encore faut-il que le service soit identique, que la commodité soit identique, que le plaisir d’acheter soit identique et c’est là que réside la différence entre les deux. Au commerçant « de quartier » d’être aussi disponible, il peut très bien organiser lui aussi du drive, du Web to store avec livraison à domicile du conseil, de l’animation commerciale, du crédit, de la fidélisation, des promotions.
Bref si l’un offre plus une image de « modernité », à l’autre de se hisser à son niveau, plutôt que de se plaindre que le « petit commerce est mort ».
Une très bonne initiative à suivre ! En Auvergne, un magasin autogéré sauve un village de la désertification https://reporterre.net/En-Auvergne-un-magasin-autogere-sauve-un-village-de-la-desertification
Complément d’information : En 2018, 222 villes ont été sélectionnées par le Ministère de la cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, dans le cadre du plan d’action nationale Action cœur de ville. Ce plan vise à améliorer l’attractivité économique et démographique de ces villes, via un financement de 5 milliards d’euros sur 5 ans. La vitalité commerciale est un des axes principaux de ce plan d’action, accompagné d’objectifs sur la réhabilitation de l’habitat ou le développement de l’accessibilité. La définition des villes de taille intermédiaire retenue dans le cadre de cette publication recouvre largement les villes sélectionnées : la moitié des villes répondant à cette définition appartiennent au programme Action cœur de ville et, inversement, 80 % des villes Action cœur de ville appartiennent à l’échantillon sélectionné selon cette définition.